Bonjour à tous,
Les faux amis du jour sont les mots ânonner et annonier, qui peuvent de toute évidence prêter à confusion à cause du doublement du premier ou du second N. Étudions cela en détail.
Le verbe transitif ânonner est produit en 1606 comme dérivé de ânon, diminutif de âne, au sens peu prévisible de «parler, réciter comme un "petit âne", un cancre»; allusion claire à l'apprentissage de la lecture et à l'emploi de âne et ânon pour qualifier l'enfant peu doué ou paresseux (d'où est d'ailleurs issu le bonnet d'âne). De là apparaît le nom masculin ânonnement en 1695 (sous-top : annonéen, habitant d'Annonay dans l'Ardèche... encore un mot qui peut poser problème !).
Le nom masculin annonier ou anonier, quant à lui, tiré de l'espagnol anona en 1556, désigne un arbre ou arbrisseau des régions équatoriales, cultivé pour son fruit comestible, l'annone ou anone. L'annonier, rappelant le pommier, appartient à la famille des annonacées ou anonacées. L'annone est un fruit charnu, sucré et parfumé, appelé aussi pomme cannelle, dont le corossol est une variété.
En résumé, on retiendra surtout que le verbe ânonner est dérivé de âne, et donc que le premier N n'est logiquement pas doublé. En revanche, pour ce qui est du nom annonier et de ses dérivés, le doublement survient pour le premier N, mais n'est pas obligatoire.
Voilà qui, je l'espère, vous évitera toute erreur à l'avenir.
Bonne journée !
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